LES INVENTIONS DE Pierre François PACTET

9 rue Ste Anne à Besançon (Doubs)

Géomètre de la Compagnie des Chemins de Fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée

Le Niveau-Pactet

niveau à pinnules et à lunette construit en 1873

Brevet d'invention déposé le 14 mai 1873 Arrêté du Ministre de l'Agriculture et du Commerce du 7 août 1873

 

Le Spatiomètre-Pactet

instrument de précision donnant sans calcul et instantanément la distance d'un point à un autre, de zéro à l'infini

Inventé et construit à Besançon, plans du 1er octobre 1873

Principe du Spatiomètre-Pactet Pour mesurer la distance d'un point à un autre, soit par exemple la distance du point A au point B, on trace une ligne d'opération AB, passant par le point A, on prend l'angle formé par cette ligne et la ligne passant par le point D, c'est-à-dire l'angle DAB, ensuite on se transporte au point B, où l'on prend l'angle DBA, on mesure ensuite la distance AB et avec ces trois éléments, on calcul au moyen de formules trigonométriques, les longueurs AD et BD ainsi que l'angle ADB.

Ce moyen de mesurer les distances, outre les connaissances mathématiques exigées, est dans la pratique d'un usage peu commode et ne peut en bien des cas, être employé, par les personnes les plus compétentes en ces sortes d'opérations. C'est donc pour résoudre ce problème souvent impossible, et permettre d'opérer la nuit comme le jour, et surtout avec l'intention d'être utile à mon pays, que j'ai construit mon Spatiomètre, d'un emploi aussi simple que facile, pour obtenir instantanément et sans calculs, la distance d'un point à un autre. Les seules qualités requises pour se servir de mon instrument, sont de posséder au moins un œil, et comme science, de savoir lire les chiffres gradués sur l'instrument, et indiquant les distances cherchées. Dans le cas précédent, si l'on avait voulu savoir les distances AE et AC en outre de la distance AD, en conservant l'angle DAB et la longueur AB, il est clair que les angles CBA et EBA auraient seuls changés, de même que si l'on avait gravé sur l'instrument placé en B, aux lieux et places des degrés indiquant les angles DBA, CBA et EBA les longueurs calculées des distances AD, AC et AE ou de tout autre point pris sur la ligne AB ou sur son prolongement il est clair dis-je, que ces distances étant gravées sur l'instrument ; que l'instrument placé en B, redonnerait ces distances, sans que l'on soit obligé de refaire de nouveaux calculs ; tel est la base de mon instrument.
Le Spatiomètre-Pactet se compose de deux lunettes à réticules, assemblées parallèlement, comme aux plans et coupes ci-dessous, l'une des lunettes EE est fixe par rapport à la ligne AA, l'autre lunette II peut se mouvoir autour du point A, en outre de son point de centre, elle est maintenue par un ressort RR et par un levier LL fixé dans un chassis CCDD, le levier LL mû par une vis de pression, munie d'une aiguille qui indique sur un disque vertical, les angles ou plutôt les distances, auxquelles correspondent, les rencontres des lignes EE et II ; les distances étant gravées sur le disque au lieu des degrés divers, formés par les lignes AA et II, il ne reste donc qu'à lire les distances indiquées sur ce disque. Pour se servir de cet instrument, on le place sur un trépied ou un point d'appui quelconque, on dirige le rayon visuel EE sur le point dont on veut avoir la distance, au moyen des vis de rappel V et V', dont l'une V fait mouvoir la lunette EE horizontalement, et l'autre V' la fait mouvoir verticalement, une troisième vis V'' fait mouvoir verticalement la lunette II, et permet de maintenir dans le même plan horizontal, les rayons visuels EE et II et de ramener sur le même point observé, non seulement les deux fils verticaux fixés dans les lunettes, mais bien les deux points d'intersection des fils verticaux et horizontaux de chacune des lunettes, on fait ensuite tourner l'aiguille BC jusqu'à ce que les deux rayons visuels se rencontrent et alors il ne reste plus qu'à lire la distance gravée sur le disque DBC ; quand l'aiguille est à zéro les deux lignes EE et II sont parallèles. Un instrument dont les lunettes sont à cinquante centimètres l'une de l'autre, peut servir avec précision jusqu'à cinq kilomètres, pour de plus grandes distances, c'est-à-dire pour être avantageusement employé par l'artillerie ou la marine, il sera bon que cette distance soit augmentée. Si on les fixe à vingt centimètres, l'une de l'autre, avec un disque brisé, on obtient une jumelle très portative et pouvant donner avec la précision voulue de zéro à deux milles mètres, toutes les distances à apprécier. La vis munie de l'aiguille indicatrice doit avoir un pas très fin et pour en augmenter ou diminuer la portée, on adapte à la lunette II un collier mobile pouvant se rapprocher ou s'éloigner du point A et par suite augmenter ou diminuer l'angle formé par les lignes AA et II correspondant à un tour de cadran fait par l'aiguille. Ce collier mobile permet en outre de faire deux sortes de divisions sur le disque, dont l'une correspond aux grandes distances et l'autre pour les distances plus courtes, et pouvant servir dans les opérations topographiques, dans ce cas il faut aussi deux aiguilles, dont chacune correspond aux divisions du limbe qui lui est propre. Cet instrument peut encore se monter comme suit, on fixe parallèlement les deux lunettes en supprimant le chassis portant le disque ci-dessus, et à l'une des vis de rappel du réticule X de l'une et l'autre des lunettes, on y adapte un disque et une aiguille, et pour s'en servir il ne reste plus qu'à opérer comme précédemment.

 

Documents donnés à Géomusée par François VOISIN de Dijon, son petit neveu.

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